Né à Rome en 1905, mort à Paris en 1980.
Stanislao Lepri est encore l’un des grands inconnus de l’histoire de l’art récent. De son vivant, seul un cercle restreint de collectionneurs, de critiques et de marchands d’art a su apprécier son oeuvre et le présenter au public dans des expositions, catalogues et publications monographiques.
Il appartenait à une famille aristocratique conservatrice faisant partie du cercle hermétique de la « noblesse noire » de Rome, qui avait juré fidélité au pape. Stanislao pour sa part s’était très tôt distancé des contraintes sociales de son rang ; il s’engagea dans une relation à trois avec Leonor Fini et l’homme de lettres Constantin Jelenski à Paris et opta ainsi pour la vie de peintre maudit en se libérant totalement de toutes conventions restrictives.
Il était en mesure de faire surgir en peinture un univers magique métaphysique tout à fait personnel, un monde rempli d’une étrangeté onirique et mélancolique et de l’omniprésence des forces démoniaques, d’une ironie persifleuse et de désespoir, mais aussi d’une profonde humanité. Il devient clair que les certitudes et les principes du passé ont perdu leur sens. Ce qui reste c’est l’effet des forces du destin régissant le tout, auxquelles les protagonistes de Lepri sont complètement livrés sur la scène de leur vie.
Rien n’est comme il paraît, et pour saisir la véritable teneur de la réalité, le peintre ébauche des visions mythiques d’un autre monde métaphysique en dehors de cette réalité, au delà des apparitions du réel mais dans les formes même de ce réel. Stanislao Lepri est l’auteur et le créateur de mondes extérieurs métaphysiques tout à fait personnels, des ultramondi metafisici, dans lesquels « l’incroyable, l’ambiguë, le contradictoire, la sombre métaphore, l’allusion, la subtilité et le sophisme » deviennent symboles d’une réalité nouvelle dont l’accès semble hermétiquement codé, remplie d’énigmes mais renfermant cependant une profonde vérité intérieure. Il n’en existe finalement pas une, mais plusieurs, voire d’innombrables, se contredisant toutes, et toutes sont justifiées. Le monde est un labyrinthe qui se soustrait à toute étude claire, simple et rationnelle.
TABLEAUX
La Leçon de Vol, 1978
Huile sur toile
100 x 73 cm
L’Apprentissage, 1977
Huile sur toile
100 x 82 cm
Condamnation, 1977
Huile sur toile
100 X 73 cm
Le Couple, 1965
Huile sur toile
65 x 101 cm
Brocante, 1977
Huile sur toile
97 X 132 cm
L’Après-Midi d’une Poule, 1969
Huile sur toile
65 x 92 cm
Le Gardien, 1975
Huile sur toile
100 X 73 cm
Le Géant Surveillé, 1976
Huile sur toile
73 x 92 cm
Langage Nocturne, 1975
Huile sur toile
74 x 51 cm
DESSINS
La Porte de Secours, 1972
Encre de chine sur papier
40,3 x 33 cm
Le Diable Vampire, 1978
Encre de chine et huile sur papier
43,5 x 32 cm
La Pyramide, 1959
Encre de chine sur papier
41 x 32 cm
La Ronde de Printemps, 1978
Encre de chine sur papier
39 x 28 cm
Bacchus, 1972
Encre de chine sur papier
53 x 45 cm
Rencontre dans le Forêt, 1980
Encre de chine sur papier
66 x 58 cm
La Tour, 1968
Encre de chine et aquarelle sur papier
41 x 31 cm
Le Puit des Amours
Encre de chine sur papier
39 x 28 cm
MUSÉES ET COLLECTIONS
1958
Ménagerie, Ballet (sur le thème de « Lulu » de Wedekind). Musique de Klebe. Chorégraphie de Tatiana Gsowski. Opéra de Berlin-Ouest
Die Letze Blume, Ballet. Musique de Nicolas Nabokov. Chorégraphie de Tatiana Gsowski. Opéra de Berlin Ouest
Apollon Musagète, Ballet. Musique de I. Stravinsky. Chorégraphie de Tatiana Gsowski. Opéra de Berlin-Ouest
Les Carabiniers de B. Joppolo. Adaptation de J. Audiberti. Mise en scène de Michel de Ré. Théâtre de l’Alliance Française
1957
Armida de Lulli pour le Grand Théâtre de Bordeaux. Mise en scène de M. Lalande
1953
Chi è di Scena?Spectacle-revue de Anna Magnani. Décors (costumes de Leonor Fini)
1950
Armida de Lulli. Mai Florentin. Théâtre Municipal de Florence. Costumes (décors de F. Clerici)
1949
L’Oeuf à la Coque, Ballet. Musique de Maurice Thiriet. Chorégraphie Roland Petit. Ballets de Paris. Théâtre Marigny
1946
Les Blanchisseuses, Ballet. Musique de Vernon Duke. Chorégraphie Boris Kochno. Compagnie des Ballets des Champs-Elysées
COLLECTION PUBLIQUE
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, France
Museum of Modern Art, New York, États-Unis
Galleria Nazionale d’Arte Moderna, Rome, Italie
Musée d’Art Moderne, Lodz, Pologne
DÉCORS ET COSTUMES DE THÉÂTRE
En 2007 paraît la première biographie consacrée à Leonor Fini et à son œuvre : Leonor Fini, Métamorphose d’un art, Peter Webb, éditions Imprimerie Nationale – Actes Sud. En 2019 sera publié le catalogue raisonné de l’artiste